A Dax, 9 collèges européens étudient le patrimoine du continent

On a échangé avec Jacques Dassé, professeur du Collège Léonce Dussarat à Dax. Il a monté un projet Erasmus + avec 8 autres établissements du continent pour faire prendre conscience aux élèves de leur patrimoine commun. Travail en ligne, développement d’applications, échanges et rencontres, lui et ses collègues ont organisé le tout sur trois ans.

La Feria de Dax, où s’est conclu le projet Eurobalade.

La Feria de Dax, où s’est conclu le projet Eurobalade. Via Kerarno sur Flickr

Eurobalades, c’est quoi ?

C’est un projet Erasmus + qui regroupait 9 collèges de 9 pays – dont la France, l’Espagne, le Portugal, l’Italie mais aussi la Grèce et la Turquie – sur trois ans. L’objectif était de faire découvrir le patrimoine sous toutes ses dimensions aux élèves. L’initiative part du constat qu’ils connaissent souvent assez mal le patrimoine de leur propre région, et que la meilleure manière de créer la découverte était de les encourager à valoriser cet héritage local auprès de collégiens d’autres pays.

Comment s’est déroulé le projet ?

On a fait une application mobile et web appelée Eurobalade ainsi que deux sites internet. Chaque établissement y faisait un itinéraire de découverte avec du texte, des photos et des vidéos. La première année sur sa ville, la deuxième sur les environs proches et la troisième sur sa région.

Nous avons également créé Eurolangues, un livre d’échanges linguistiques en ligne, et un livre d’art digital pour réunir les dessins des élèves réalisés dans la région.  Chaque année, les élèves réalisaient une brochure pour aller plus loin dans la présentation de leurs régions.

Il y a également eu trois rencontres en présentiel, une chaque année. Au mois d’août 2017, la Mairie de Dax a invité les maires des différentes communes à la féria pour une dernière rencontre de clôture du projet.

Des projets européens, j’en ai déjà monté deux avant celui-ci. On travaille assez traditionnellement en Anglais. Mais pour le coup on a réuni des élèves étrangers prenant des cours de Français, donc on a tout fait dans notre langue.

Qu’est-ce que vous vouliez apporter aux élèves avec ce projet ?

On se rend compte en étant enseignant et citoyen que les jeunes – et même nous les professeurs – ne connaissent pas très bien leur région et leur patrimoine. On voulait leur montrer qu’il était important de connaître son environnement et de savoir le défendre. Dans un deuxième temps, on a travaillé par thème pour montrer qu’il y a un patrimoine européen commun. On peut le dire pour sur de nombreux sujets : la musique, la danse, l’architecture ou encore la cuisine …

Quels retours vous font les élèves ?

Nous avons travaillé uniquement avec des élèves volontaires. Et beaucoup d’entre eux ont voulu rejoindre le projet en cours de route, ce qui montre son intérêt. On a créé un groupe sur un réseau social bien connu et on voit que les élèves continuent d’échanger. Ils ont tissé de vrais liens.

C’est un projet assez compliqué à organiser, non ?

Oui, c’est assez lourd. Mais c’est génial. Je ne connaissais que deux écoles parmi les 8 concernées. Les autres contacts, je les ai trouvés sur LinkedIn. Quand il y avait un problème, on se parlait beaucoup. Les municipalités nous ont aussi bien aidés. Ça c’est essentiel, il faut qu’il y une unanimité de tous les acteurs locaux derrière l’initiative pour que ça aboutisse.

Et maintenant, vous avez de nouveaux projets en préparation ?

Avec 5 des 9 pays concernés, on a mis en place des correspondances entre élèves. On a également accueilli plusieurs professeurs pour échanger de bonnes pratiques. Et sur le plan personnel, nous nous sommes tous retrouvés pour une rencontre informelle en Belgique afin de garder le contact. Et éventuellement de lancer un nouveau projet !

Lire aussi : la rubrique « Mobilité »