Tramway à Vienne via Valentina
C’est pourquoi, à l’heure où l’Union européenne voit se développer dans certains de ses Etats membres une montée préoccupante du populisme et du repli sur soi, il apparaît capital de préserver la politique communautaire des transports.
Au sein de cette politique européenne des transports, la mobilité urbaine mérite de prendre une place de plus en plus large. D’ores et déjà, plus de 70% de la population européenne vit dans des zones urbaines. Plusieurs priorités stratégiques majeures de l’Europe rejoignent pleinement celles des acteurs de la mobilité urbaine : la lutte contre la pollution, la ville intelligente, la cohésion territoriale au service de la mobilité de toutes et tous, levier majeur de l’accès à l’emploi et à la culture. De plus, la mobilité urbaine est un concentré de l’excellence européenne, sur le plan des systèmes de transport, de l’industrie du matériel roulant, de l’exploitation des réseaux.
Un soutien financier accru pour les villes dans le budget 2021 – 2017
A l’heure où les institutions européennes entament le marathon des négociations pour le budget 2021 – 2027 de l’Union Européenne, dans un contexte difficile lié au futur impact du Brexit, la profession du transport public doit se mobiliser afin que la mobilité dans nos villes puisse bénéficier d’un soutien financier accru, qui ne contredit en rien le respect du principe de subsidiarité dans l’établissement des politiques de mobilité urbaine par les villes et les régions, en lien étroit avec les opérateurs de transport.
Cette priorité budgétaire pour le transport public urbain, complémentaire de l’effort accompli de longue date par l’Union européenne pour le développement des grands réseaux trans-européens de transport (RTE-T), serait très bénéfique pour la perception concrète par des dizaines de millions de citoyens de la valeur ajoutée du budget communautaire et pourrait se structurer autour de cinq axes :
- L’accroissement de l’enveloppe des fonds structurels dédiée à la mobilité urbaine, qui serait en phase avec les besoins accrus des villes et les objectifs de cohésion et de décarbonation ;
- La montée en puissance des fonds du programme Horizon 2020 consacrés à la mobilité urbaine, afin que les défis de la digitalisation, du Big Data, de l’intelligence artificielle, de la sûreté auxquels le transport public est confronté puissent être relevés grâce au soutien européen à la recherche et à l’innovation ;
- L’augmentation de la part des « nœuds urbains » pouvant être financés via le Mécanisme européen d’interconnexion, volet financier du RTE-T, qui permettrait notamment que les grands réseaux ferroviaires soient le plus efficacement connectés aux aéroports ;
- Le fléchage vers la mobilité urbaine propre des recettes pouvant provenir du projet de « l’Euroredevance », actuellement discuté au Parlement européen dans le cadre du paquet mobilité proposé par la Commission européenne, afin que le principe du « pollueur – payeur » lié à l’usage des grands axes routiers ait une portée politique claire et comprise de tous ;
- La création d’un fonds pérenne pour soutenir les start-up européennes de la mobilité urbaine, qui serait la prolongation dans le budget européen du « Prix européen des start-up de la mobilité » lancé par Karima Delli, Présidente de la Commission des transports du Parlement européen, afin que nos jeunes pousses rivalisent avec leurs concurrentes américaines et asiatiques, dans un partenariat fructueux avec les opérateurs du « mass transit ».
Une mobilité urbaine innovante et durable
L’enjeu d’une mobilité urbaine innovante, durable, connectée et sûre dépasse de loin celui d’une politique sectorielle européenne. C’est un enjeu de société majeur, et également un enjeu de leadership pour l’Europe, au moment où la compétition des villes est devenue un aspect crucial de la mondialisation. Puisse l’Union européenne saisir cette opportunité, à l’heure où le débat sur son avenir au XXIème siècle va battre son plein !