Nous en sommes là. Toujours 28 pays sur le papier, 27 à l’horizon proche, peut-être plus dans un avenir lointain et puis 6 ou 12 ou 17 en fonction des thématiques et des affaires internes à chaque pays. Mais, finalement, quand même souvent 28 pour des prises de position communes. C’est ce dernier point que je veux garder : nous marchons immanquablement vers une maison commune et seul le temps nécessaire pour y parvenir reste une inconnue.

Et parce que son histoire récente l’a aidée à ne pas voir chacun des pays de l’union européenne vivre une évolution séparée et qui aurait été bien inégale, l’Europe doit profiter de cette « maison commune » même si elle est fragile, incomplète et bien mal comprise. J’en suis intimement persuadé.

Pourquoi ? Parce qu’avant d’être « Monsieur Europe » à la Mairie de Paris, élu conseiller de Paris et conseiller délégué pour les affaires européennes dans l’équipe d’Anne Hidalgo, j’étais déjà sur le terrain, là où tout se dit et se voit, entre ceux qui, très souvent, par manque d’information ou volontaire désinformation, attaquent le projet, et ceux, bien plus nombreux, qui participent au débat ou, à défaut, souhaitent que le projet avance. Ce n’est pas angélique ou réducteur que de dépeindre la situation en ces brèves réalités.

Il nous faut de la chance, un peu aussi, pour que le nombre de ceux qui peuvent y croire, non pas seulement continue d’augmenter, mais que ceux-ci passent du côté de ceux qui participent vraiment.

Et puis nos villes sont le lieu de l’action, de ce formidable enjeu d’information, de décodage du vrai du faux sur l’Europe, ses enjeux, ses défis, ses bienfaits et sa nécessaire évolution.

Je suis heureux que la Maire de Paris ait institué la Journée de la Citoyenneté européenne, chaque 13 décembre. Je suis content que les maires des arrondissements de Paris aient accepté de nommer des Référents Europe dans leurs équipes municipales, puis accepter d’accueillir des jeunes des Services civiques dédiés aux actions européennes, action de proximité, d’information et d’écoute, action pour mettre en évidence les espaces de cette Europe quotidienne, de projets, d’enseignements, de commerçants ou d’associations, de dates à fêter et de pays à découvrir.

Satisfait aussi que les synergies se confirment entre les institutions comme la Commission européenne, le Parlement européen, le Conseil de l’Europe et des forces vives comme la Maison de l’Europe, le Mouvement européen, les Jeunes européens mais aussi les formidables ambassadeurs que sont les ressortissants européens, jeunes étudiants internationaux ou habitants de Paris depuis des décennies, forts de plusieurs générations de citoyens européens.

Paris, ville capitale, bénéficie, au quotidien, de cette richesse incontestée apportée par ses plus de 110 000 ressortissants européens recensés à ce jour, soit presque 25% des étrangers à Paris. Les mono-nationaux Portugais, Italiens, Espagnols, Roumains et Allemands représentent près de 70% du total.

L’Europe connait un renouveau depuis 2017, et je suis convaincu que les villes y contribuent et peuvent jouer un rôle fondamental pour que l’Europe soit concrète et proche de l’ensemble des citoyens. Depuis 2014, je souhaite relever le défi de placer les villes au cœur du projet européen afin de lui redonner sens, humanité et profondeur, pour plus d’efficacité et de solidarité. C’est en travaillant quotidiennement avec l’ensemble des acteurs, des structures institutionnelles et associatives que nous renforcerons les actions et soutiendrons un nombre croissant de projets sur notre territoire, à l’image de notre programme INCLUDE « Initiatives Nouvelles pour la Citoyenneté Locale et Urbaines des Européens » qui, pendant deux ans, et en partenariat avec le Forum civique européen et les Jeunes européens, va mettre en place des pratiques innovantes de promotion de l’Europe auprès des parisiens et renforcer l’implication civique et politique des ressortissants européens résidants sur le territoire. Des outils pédagogiques viendront accompagner la campagne d’information, d’innombrables évènements seront organisés sur Paris à destination du grand public.

Nous pouvons questionner mais pas douter. Tant de chemin a été parcouru et trop de belles choses marquent notre esprit, génération Erasmus ou non, avec des preuves concrètes et nombreuses, puisqu’il en faut.