Journalistes en action via UNclimatechange, Flickr
Si la majeure partie de nos contemporains se satisfait de l’offre médiatique actuelle, c’est d’abord par paresse, mais une part grandissante des citoyens cherchent de nouvelles sources d’informations.
Pour les curieux, l’offre est florissante, mais faute de guide de lecture, les sites de désinformation et de propagande pullulent. Un autre écueil d’importance pour les lecteurs en mal de sources, l’infotainment, un mélange des genres qui permet peu de visibilité sur les enjeux de l’actualité et qui la traite sous un angle parodique ou caricatural.
Dans le flux quotidien, il nous parait utile et nécessaire de proposer une offre différente, argumentée, ironique, critique.
Selon une récente étude réalisée dans le cadre d’un partenariat entre le Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP) et Reporters sans Frontières (RSF), en France, la moitié des actionnaires de la presse exercent dans le secteur financier ou de l’assurance. La moitié des actionnaires n’ont pas pour métier l’information, mais la finance, et les titres de presse sont considérés comme des variables d’ajustement sur les reportings annuels de résultats.
Face aux médias propriétés des investisseurs milliardaires où la liberté rédactionnelle est toute limitée, il est nécessaire de proposer un espace de liberté pour les journalistes, les lecteurs, les curieux. Après tout, rien ne nous empêche de reprendre nous même le temps de cerveau disponible et d’offrir le choix de comprendre.
Ces derniers temps, on a aussi beaucoup parler de « fake news » et de post vérités. Le monde des médias a été en proie à une hystérie, bien loin de l’analyse et du décryptage traditionnellement dévolu à ce secteur en crise. Les pouvoirs publics réagissent, avec le groupe de travail de la Commission Européenne créé à ce sujet, mais beaucoup reste encore à faire.
Alors, il nous faut unir les forces progressistes pour proposer une lecture non hystérique de l’information, un angle de réflexion différent devant le flux du spectacle de l’information. Il est surtout important en cette année pré-électorale de parler d’Europe en abordant toute la complexité du sujet et sans céder à la caricature simpliste et datée des eurosceptiques contre les europhiles.
Le dialogue des différences est riche et nécessaire pour exploser les bulles de confort et la tyrannie de l’émotion, les espaces de débat ne manqueront pas, soit dans la sphère médiatique, soit lors des consultations citoyennes à venir.