L’histoire du 1er tournoi de foot féminin européen … dans le Vaucluse

On a échangé avec Christian Barry qui organise la première édition d’un tournoi de foot féminin entre 24 équipes du continent à Carpentras dans son département du Vaucluse. Un moyen pour lui de redynamiser les comités de jumelage, essentiels mais en perte de vitesse sur le terrain.

L’équipe de foot féminin de Berlin à Bédouin (84) lors du premier jumelage sportif organisé par Christian Barry en juin dernier.

L’équipe de foot féminin de Berlin à Bédouin (84) lors du premier jumelage sportif organisé par Christian Barry en juin dernier.

Quel est le principe de votre projet ?

C’est très pragmatique. Il y a un vieillissement des comités de jumelage, ça fait plusieurs années que l’on tourne en rond sans arriver à renouveler le public. On a travaillé longtemps avec des jeunes en insertion, mais sans parvenir à pérenniser leur engagement.

Notre meilleure approche reste le sport. On a proposé à une équipe de foot féminin de Bédouin – au pied du Ventoux – un jumelage avec un club de Berlin, qui est venu dans le Vaucluse au mois de juin.

Au cours de l’échange, on s’est rendu compte que cette dimension sportive – la rencontre internationale entre les équipes – est totalement absente de la discipline. A partir de là, on a réuni les comités de jumelage du département pour organiser un tournoi européen de foot féminin. On tenait les ressources pour redynamiser l’action des comités de jumelage et organiser un large événement populaire lors de la Fête de l’Europe.

Et cette première édition, ça va se passer comment ?

On finalise l’organisation et on rentre dans la phase de promotion. On prend contact avec les équipes. 24 formations sont attendues lors du tournoi. Plusieurs équipes anglaises et allemandes sont déjà inscrites.

La ville de Carpentras nous aide à organiser le tout, puisque ça encourage la pratique du foot féminin. Ça nous permet également de parler des difficultés à pratiquer le foot féminin et du déploiement progressif de la pratique à travers les fédérations.

Vous avez vu une différence de vision dans la pratique du foot féminin en Allemagne et en France ?

Historiquement, la démarche a mis longtemps à se développer dans les deux pays. Ce sont toujours des petits groupes de gens qui s’organisent et montent des projets pour pratiquer. Le sport est souvent la seule chose qu’ils ont en commun d’ailleurs. Moi j’ai découvert ce combat pour les femmes quand je vois les difficultés et l’aspect confidentiel de la pratique du foot féminin. On parle de l’équipe de France de foot féminin seulement lorsqu’elle gagne un trophée. Et encore … Il y a 10 ans, on n’en parlait simplement jamais.

Et l’aspect européen du sujet ?

Je me rends compte que mon discours – l’Europe de la paix, le couple franco-allemand – est un peu passéiste. Il ne touche pas forcément ce public de trentenaires qui commence à s’impliquer dans nos projets. Ils sont capables de s’engager dans une initiative sportive, mais quelles sont les valeurs de société qui les poussent à s’engager – que ce soit dans la vie publique ou pour porter des valeurs au niveau d’une association, d’une amicale, etc. ? … Je ne sais pas. Ce projet mêle ces deux aspects parallèles de l’engagement pour impliquer le plus de monde possible.

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