Le premier point de tension dans une Europe post-Brexit s’est matérialisée fin février sous la forme du prochain budget. Alors que la sortie du Royaume-Uni avait renforcé la cohésion entre les états-membres, la réunion extraordinaire du Conseil Européen souligne la divergence de visions sur le continent. Certains, comme les « Frugal Four » (l’Autriche, les Pays-Bas, la Suède et le Danemark) sont en faveur d’une baisse de certains fonds jugés « obsolètes » pour réinvestir dans le digital et l’écologie tandis que leurs principaux bénéficiaires, eux, s’y opposent farouchement.
Malgré les tensions, les frictions ne sont pas le seul produit de ces négociations : la Commission vient d’annoncer deux actions pilotes inédites sur une durée d’un an dans toutes les régions européennes. Pas moins de 250 000 euros seront dédiés au financement d’initiatives citoyennes et de projets « émanant de petites organisations locales de la société civile ». L’idée motrice de cette action est d’encourager la participation citoyenne à la politique de cohésion en rappelant la place qu’occupe l’Europe à l’échelle locale. La deuxième action clef sera de fournir aux autorités chargées de la gestion des fonds une assistance taillée sur mesure fournie par l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE)
Ces deux actions s’inscrivent dans le cadre de l’objectif « Une Europe plus proche des citoyens » qui constitue l’un des cinq axes de la politique de cohésion pour la période 2021-2027 et ce, qu’importe la taille de son budget. L’élaboration d’un budget général est un exercice d’équilibre entre les demandes de certains et les ambitions des autres que seul le compromis permet de réussir. Malgré la position précaire des fonds de cohésion dans les négociations, ces deux mesures semblent prouver que ceux-ci feront encore partie du budget pour au moins sept ans.
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Guillaume Brocard